Lettre BFC Banque Privée n°9

INFORMATION & CONSEIL EN GESTION PATRIMONIALE N ° 9 JANV 2019 Éd i t o r i a l LETTRE B F C B A N Q U E P R I V É E B o u r g o g n e F r a n c h e - C o m t é CONNAISSEZ-VOUS LA VALEUR DE VOTRE PATRIMOINE PROFESSIONNEL ? p2 LA SITUATION SUR LES MARCHÉS p3 BRÈVES p4 is à part les n o m b r e u x rebondisse- ments poli- tiques et autres litiges commerciaux internatio- naux qui ont affecté les marchés en 2018, la nor- malisation de l’optimisme économique – et donc boursier – américain sera la question centrale de l’année à venir. Atter- rissage en douceur ou dans la douleur ? Telle est l’alternative. Certes, Wall Street a-t-il vu sa valorisation baisser en fin d’année 2018 mais comment ce marché pourrait-il rester aussi cher en termes relatifs alors que l’on s’attend à un ralentisse- ment sensible de l’économie et des profits aux États-Unis en 2019 ? À seize fois les bénéfices at- tendus, la médiane du ratio « cours sur bénéfice » se situe à près de 25 % au-dessus de celle du reste du marché mondial, ce qui représente un record dans l’histoire financière récente. La normalisation de cette valorisation excessive du marché américain devrait logiquement pas- ser, soit par d’autres corrections deWall Street, soit par une revalorisation des bourses euro- péennes et japonaises, voire par une combinai- son des deux scenarii. Pour qu’une évolution positive se dessine, deux conditions, en partie liées entre elles, sont nécessaires : une réduction des primes de risque politique et un atterrissage en douceur de l’économie mondiale en 2019. Sur le premier point, le risque politique, il est vraisemblable que les contraintes du monde réel mèneront les politiques sur la voie de com- promis. L’amorce d’une négociation commer- ciale générale entre la Chine et les États-Unis paraît en être l’un des prémices, même si rien n’est encore acquis. Du côté de l’Italie, les ajuste- ments du budget vont également dans le même sens, ainsi qu’en témoigne la nette décrue des taux italiens en cette fin d’année 2018. Sur le second point, l’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, l’hypothèse a récemment été confortée par le discours notablement plus conciliant de la FED concernant les taux améri- cains, ainsi que par la baisse des prix du pétrole, d’autant que cette dernière est surtout due à une augmentation de l’offre. Du côté de l’Europe, l’économie de la zone – qui a nettement ralenti en 2018 – est une cause moins désespérée que certains veulent bien le laisser croire. Certes les mauvaises nouvelles ont-elles dominé durant cette année 2018 mais la tendance pourrait s’inverser en 2019. Hors choc d’un « non deal » sur le Brexit, les chances d’une stabilisation de la croissance du PIB de la zone euro autour de 1,5 % l’année prochaine sont raisonnablement favorables. La croissance des salaires s’est récemment normalisée, per- mettant, avec le coup de pouce résultant de la baisse du prix du brut, d’anticiper des gains de pouvoir d’achat. De surcroît, la politique bud- gétaire sera plutôt expansionniste dans les trois plus grands pays de la zone Euro. En France, au quatrième trimestre, l’action des « gilets jaunes » a entraîné un impact significative- ment négatif sur l'activité de la grande distribution, des commerces de centre villes et de la restau- ration. Cela se ressent particulièrement lorsque l’on examine le sentiment des patrons du secteur des services. Dans l'industrie, la production reste erratique dans l'automobile, en raison des pertur- bations liées aux nouvelles normes européennes d'homologation des moteurs diesel, cependant que l'agroalimentaire et d'autres secteurs, tribu- taires du transport routier, ont également été perturbés par les « gilets jaunes ». Dans ce contexte, concernant l'année 2018, la croissance attendue par la Banque de France est désormais de 1,5 % (au lieu de 1,8 % an- ticipé) et s’établirait au même niveau en 2019. Cette estimation ne prend pas en compte les mesures sur le pouvoir d'achat annoncées en décembre par le Gouvernement. Or, on sait qu'elles seront favorables à la consommation. Rexecode estime qu'en injectant 10 milliards d'euros, l'effet sur le PIB sera positif de 0,2 point par an au cours des deux prochaines années. D'autant, une fois encore, que le prix du pé- trole a beaucoup baissé en fin d’année 2018, ce qui devrait favoriser le pouvoir d'achat. Mécaniquement,après une consommation fran- çaise en berne au quatrième trimestre 2018, celle-ci devrait donc rebondir au cours de l'an- née 2019, même si le mode de financement des mesures gouvernementales reste encore à définir précisément pour en évaluer l'impact. L'investissement des entreprises devrait lui aus- si, conserver sa dynamique, particulièrement en ce qui concerne les dépenses en logiciels et en services informatiques. Enfin, des effets de base positifs joueront l’année prochaine, que ce soit dans le secteur automobile ou sur le change (l’Euro est 10 % moins cher par rapport au dollar qu’au premier trimestre 2018). En résumé, le scenario pour 2019 pourrait donc être celui d’un atterrissage en douceur de l’économie mondiale, mais conditionné à un apaisement des tensions politiques et com- merciales. Cela devrait logiquement soutenir nombre de compartiments de marchés qui ont souffert en 2018, que ce soit en Europe ou en Asie.Toutefois, une croissance beaucoup plus lente des profits américains, combinée à la valorisation relative très élevée de Wall Street, pourrait bien également être vectrice de nou- velles turbulences de marchés. Dans ce contexte, l’analyse précise de votre situation et vos objectifs, la gestion fine de vos portefeuilles et contrats d’assurance ou de ca- pitalisation sont, plus que jamais, requises. À cet effet, les collaborateurs de BFC Banque Privée se tiennent à votre disposition pour vous accompa- gner au plus près et vous servir au mieux. Au nom de tous,permettez-moi de vous souhai- ter une belle et bonne année 2019, pour vous- même et pour tous ceux qui vous sont chers. Marc CHEYNET DE BEAUPRÉ Directeur de BFC Banque Privée

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